N51 – Fasciolose
Synonymes
Pas de synonyme connu
Nom de la maladie en anglais
Fascioliasis – fasciolosis
La maladie en bref
Elle est provoqué par la présence dans les canaux biliaires de Fasciola hepatica.C’est une affection très fréquente dans cette forme chronique, mais qui se manifeste peu au plan clinique. F. hepatica provoque une cholangite chronique s’intensifiant au fur et à mesure des contacts répétés chaque année avec le parasite ; ils sont aussi à l’origine d’une fibrose hépatique.
Les bovins parasités produisent moins, maigrissent et peuvent avoir plus souvent des soucis de reproduction. Ces dommages sont importants au plan économique dans la durée, mais ils sont peu caractéristiques et la maladie passe souvent inaperçue au clinicien ; seuls les pâturages dans des zones humides permettent régulièrement de faire suspecter la maladie.
Cycle : Fasciola adulte pond des œufs qui arrive, via la bile, dans l’intestin et sont évacués dans les bouses ; de ces oeufs éclosent des miracidium, larve mobile, qui vont infester une Limnée tronquée, petit gastéropode des lieux humides. Les miracidium évoluent dans la limnée en métacercaires mobiles qui quittent à leur tour la Limnée pour s’enkyster en métacercaire, forme infestante collée sur l’herbe, avalée par les ruminants. Les métacercaires ingérés avec l’herbe traversent la paroi intestinale, et, via la cavité péritonéale, atteignent le foie. Un milieu humide est indispensable à tous les stades du cycle ; deux périodes d’infestation sont observées : une limitée au printemps (sauf en zone de marais) et une plus importante en fin d’été-automne.
Clinique & diagnostic
On suspecte la maladie à partir des symptômes mais aussi des circonstances :
-Symptômes : Une muqueuse conjonctivale ou vaginale plus pâle que normale, ou légèrement ictérique avec une ruine normale, ou un oedème de l’auge ou de l’entrée de la poitrine (signe de la bouteille).
-Circonstances à risque : Les bovins sont sur un pâturage humide, ou sont à l’étable mais séjournent en zone humide (prairies marécageuses ; mares ou cours d’eau accessible pour l’abreuvement ; fossés accessibles) ; les zones humides sont souvent fréquentées en fin d’été après la période de sécheresse.
La fasciolose est souvent suspectée lors de diarrhée hivernale mais ce signe n’est pas du tout caractéristique et est le plus souvent du à d’autres parasites (strongles digestifs) ou des infections intestinales comme la paratuberculose.
Signe type de la maladie
Pas de description
Photos
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Formules de diagnostic
Pas de description
Diagnostic différentiel
-Carence en cuivre N72
-Carence en cobalt N71
-Paratuberculose DG44
-Polyparasitisme-strongylose-grande Douve Ou paramphistomose PA10.1
Confirmer une suspicion?
Face à une suspicion clinique (anémie, oedème) : la coproscopie est fiable car dans ce cas l’infestation est toujours élévée
Face à une suspicion épidémiologique (pâturage en zone humide éventuellement associé à des performances insuffisantes) : prélever du sang sur tube sec sur un lot de bovins suspects et faire réaliser au laboratoire un test sérologique Elisa.
Pronostic et traitement
Les animaux qui sont au stade de la fibrose hépatique ne pourront récupérer un fonctionnement hépatique normal. L’amélioration de leur état est possible, mais sera conditionné à l’absence de nouveau contact avec le parasite.
Le traitement doit être collectif et peut se faire par différentes moyens :
Le triclabendazole par voie orale est très efficace sur tous les stades du parasite (12mg/kg de poids vif). Le nitroxynil (injectable), le clorsulon (voies orale ou injectable) sont efficaces sur les stades adultes et immatures de plus de 4 à 6 semaines.
Seuls, l’oxyclozanide et l’albendazole peuvent être utilisés chez les animaux laitiers (avec temps d’attente lait) mais ils n’ont d’effet que sur les stades adultes.
Prévention
La prévention doit être la priorité pour tous les troupeaux qui visent une bonne productivité.
Elle est fondée sur l’interdiction du pâturage des zones humides, partout où c’est possible (prévention agronomique) et le traitement des animaux le plus précocément après l’infestation lorsque cela est possible ; cette prévention thérapeutique visant à limiter les pertes est aisée en élevage allaitant mais très imparfaite en élevage laitier (molécules adulticides uniquement et temps d’attente).
Références
-Veterinary Medecine-Pocket companion -9th Edition BLOOD D.C.-page 496