MC20 – Œdème malin-Gangrène gazeuse
Synonymes
Charbon musculaire
Toxiinfection gangréneuse
Nom de la maladie en anglais
Malignant edema-Gas gangrene
La maladie en bref
Toxi-infection caractérisée par une inflammation nécrosante, avec œdème et gaz, due à diverses espèces de Clostridium (C. septicum, C. chauvoei, C. sordellii, C. perfringens, C. novyi de type B -oedematiens-), bactéries anaérobies, sporulées, ubiquistes (en particulier pour C. perfringens le contenu intestinal) et telluriques (sols, eau), qui se développent suite à un traumatisme inoculateur (injection, blessure, …), et / ou une rupture de l’intégrité cutanée ou de la muqueuse directement exposée (vulve /vestibule vaginal par exemple).
L’infection se développe initialement à partir de muscles (membres, encolure, croupe…) mais peut également débuter dans l’appareil génital (vulvo-vaginite gangréneuse par exemple).
La maladie est le plus souvent sporadique, sauf rares cas liés à des interventions en série (castration, injections…).
Clinique & diagnostic
Au début, le site initial de l’infection est tuméfié, déformé, douloureux, chaud, avec une expressions fonctionnelle selon le site (par exemple boiterie si muscle d’un membre) et une association avec un syndrome fébrile.
Les éléments plus spécifiques de suspicion sont
– évolution de l’état général, très rapide (en quelques heures –suraiguë-), vers la mort,
– l’évolution des lésions initiales proprement dites ;le site initial d’infection, à la palpation, peut devenir froid, insensible, comme mort, avec de possibles crépitations gazeuses.
Signe type de la maladie
Pas de description
Photos
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Formules de diagnostic
Pas de description
Diagnostic différentiel
-Charbon symptomatique N434
-Fièvre charbonneuse (Charbon bactéridien/Anthrax) N342
-Phlegmon (sous la peau) CH2
-Oedème angio-neurotique
Confirmer une suspicion?
Du vivant de l’animal, un échantillon tissulaire peut, selon les cas, être obtenu par ponction, biopsie, écouvillonnage, et devra être placé en conditions limitant l’exposition à l’oxygène (anaérobiose) afin de réaliser une culture bactérienne suivie d’identification.
Sur l’animal mort, le recueil d’échantillon doit être réalisé le plus précocement possible, au centre de la lésion, conditionné strictement en anaérobiose, couplé à un examen histo-pathologique, et les résultats doivent être interprétés avec précaution, car les clostridies, par leur développement normal et souvent rapide, sont à l’origine de la putréfaction des cadavres.
Pronostic et traitement
Le traitement, qui doit être mis en œuvre en urgence, associe
- une antibiothérapie par voie générale ciblée sur les clostridies (pénicilline ou amoxicilline), à très forte dose,
- une antibiothérapie sur les mêmes cibles, mais par voie locale injectable en couronne autour du site d’infection ou dans le site lui-même,
- et si possible, un drainage du foyer infecté, suivi de détersion / irrigation avec un antiseptique, notamment de l’eau oxygénée.
Prévention
L’hygiène des castrations, de la parturition est la base de la prévention.
La vaccination dans les contextes à risque est possible avec des vaccins inertes, contenant les toxines inactivées (anatoxines) et les corps bactériens inactivés (anacultures) des différents Clostridium impliqués.
Références
Veterinary Medecine-Pocket companion -9th Edition BLOOD D.C.-page 293