LC10 – Dermatite digitée (ou maladie de Mortellaro)
Synonymes
DERMATITE DIGITALE
Nom de la maladie en anglais
Digital dermatitis ou Strawberry foot disease ou Hairy footwarts, ou Heelwarts
La maladie en bref
Ulcération superficielle subaiguë, contagieuse de la peau de la couronne et du paturon, souvent coté talon, mais aussi face dorsale et dans l’espace interdigital, d’origine infectieuse, due à des spirochètes du genre Treponema. Cette affection a des répercussions cliniques (boiterie sévère) et économiques (performances de reproduction et de production) importantes. Elle apparaît souvent suite à l’introduction d’animaux atteints. il est pratiquement impossible de s’en débarrasser, mais possible de la maitriser.
Ambiance humide, mauvaise hygiène, concentration animale excessive entre autres favorisent la maladie qui prend un aspect collectif.
Clinique & diagnostic
les lésions caractéristiques, souvent situées à la jonction derme-corne, sont catégorisées en 4 stades d’évolution M1 M2 M3 M4
M1 et M2: ulcération rouge superficielle, douloureuse, saignant facilement, surface granuleuse (fraise), ronde-ovale, bordée d’un liseré blanc, hérissée de poils hirsutes et longs sauf en zone interdigitale, de quelques mn à 2 cm pour le stade M1 et de plus de 2cm pour M2. Odeur caractéristique. Boiterie nette à ce stade
le stade M3 dit en voie de cicatrisation voit la surface se couvrir d’un croute légère marron. Moins douloureux
le stade M4 chronique plus ou moins bourgeonnant, peu douloureux, constitue un stade réservoir.
Ces lésions atteignent le pododerme lors d’atteintes profondes de la corne (ouverture de ligne blanche, dessolement, ulcère de la sole, cerise…)
Signe type de la maladie
lésion caractéristique et boiterie
Photos
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Formules de diagnostic
Pas de description
Diagnostic différentiel
Facile à condition de lever le pied et de bien l’inspecter après nettoyage, les lésions pouvant être discrètes en particulier en interdigitale.
Confirmer une suspicion?
On s’en remet à l’examen clinique.
Pronostic et traitement
Le pronostic individuel est bon après traitement : Application locale 1 à 2 fois par jour d’un spray à base d’oxytétracyclines (durant 2 traites consécutives a minima) et/ou à base de de chélates de cuivre et zinc. La guérison est souvent rapide, la rechute fréquente.
Prévention
– En troupeau non infecté, l’examen des pieds des bovins introduits devrait être systématique.N’introduire que d’élevages non infectés. .
– En troupeau infecté, il est extrêmement difficile d‘éliminer la maladie de l’élevage
la lutte passe par la mise en place concomitante de plusieurs actions adaptées à chaque élevage.
1/ Détection précoce et traitement adéquat sont primordiaux.
2/ Utilisation de système de « traitement » collectif en pulvérisation ou pédiluve à condition d’agir sur des pieds propres selon un rythme minimal de 2 fois par mois. les pédiluves doivent avoir une dimension suffisante (a minima 2,5 m, idéalement 3,2 m de long) pour permettre aux animaux d’avoir leurs 4 membres baignés dans le pédiluve. les solution de sulfate de zinc à 20% peuvent donner des résultats satisfaisants, mais le sulfate de zinc (comme de cuivre) est toxique pour l’environnement. Les produits à base de minéraux chélatés en pédiluve ou en pulvérisation en salle de traite ou aux cornadis sont efficaces. , l’application 1 fois/mois étant insuffisante.
3/ Action sur l’ambiance du bâtiment (humidité hygiène concentration animale etc. )
4/ Santé des animaux, défense immunitaire , alimentation y compris des génisses.
Références
Marc Delacroix vétérinaire de l’équipe de formation des pareurs bovins au CFPPA du Rheu (35)
Guatteo R. Notes de cours-Ecole nationale vétérinaire-Oniris-2017-63p