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MC2 – Fièvre catarrhale ovine

par | Avr 5, 2018 | Non classé | 0 commentaires

Synonymes

Maladie de la langue bleue

Nom de la maladie en anglais

Blue tongue

La maladie en bref

Maladie générale des bovins, ovins, caprins domestiques et de nombreuse espèces de ruminants sauvages, non transmissible à l’Homme, sans impact sanitaire sur les denrées d’origine animale, due à l’infection par un Orbivirus  (Blue Tongue Virus ou BTV), non contagieuse entre animaux, mais transmise par différents insectes (arbovirose), en particulier des moucherons (Culicoïdes spp).

Si l’infection est saisonnière (belle saison en particulier automne),  car centrée sur les périodes d’activité des vecteurs, l’expression clinique peut être observée sur une période beaucoup plus large (incluant l’hiver, hors période d’exposition au virus), en raison de l’impact sur la gestation et des possibles anomalies anatomiques induites chez le fœtus, et observées à sa naissance (malformations congénitales notamment nerveuses).  

La maladie est décrite dans de nombreux pays des 2 hémisphères. Actuellement 27 sérotypes différents du BTV ont été répertoriés, chacun avec une répartition géographique spécifique évolutive au cours du temps. Par exemple, les sérotypes 8, 1 et 4 ont été successivement détectés en France continentale entre 1987 et 2020.

La transmission entre élevages et entre pays est expliquée par les mouvements d’animaux infectés par le virus et réservoirs de contamination pour les vecteurs (commerce des animaux vivants), et par les mouvements des vecteurs eux-mêmes, à l’occasion d’échanges d’animaux ou de biens divers, ou selon des conditions climatiques favorables (le vent est susceptible de transporter les vecteurs sur de très longues distances).

La gravité des troubles cliniques à l’échelle individuelle est très variable, d’infections asymptômatiques jusqu’à mortalité directe. L’impact économique est également très variable aux échelles élevage et pays. Cette variabilité s’explique par le sérotype viral, la réceptivité / sensibilité de l’animal notamment en relation avec ses caractéristiques d’espèce (ovins considérés classiquement comme plus sensibles que les bovins), et d’immunité spécifique (individuelle et de troupeau), ainsi que par l’abondance et la diffusion des vecteurs eux-mêmes.

L’immunité post infectieuse est classiquement considérée comme spécifique de sérotype ; toutefois une protection hétérologue est possible, plus ou moins marquée et variable selon les « paires » sérotypiques considérées.

Clinique & diagnostic

La suspicion de FCO repose

  • sur les circonstances d’apparition (belle saison avec accès au pâturage et période d’activité des vecteurs),
  • sur des symptômes divers combinés à de la fièvre, ou combinés entre eux,
  • lésions du mufle, de congestion marquée, avec possibles érosions (mufle « cuit », « cramé »), qui s’étendent au liséré de la peau adjacente, et sont un signe d’alerte fréquent notamment dans les races à mufle dépigmenté,
  • lésions de la bouche, avec parois / lèvres enflées et douloureuses, muqueuse congestive avec possibles ulcères superficiels (<1.5cm), notamment des gencives mais possibles aussi sur le palais,
  • lésions des orifices nasaux, avec possibles érosions de la muqueuse, et jetage séreux ou muco-purulent,
  • lésions des yeux, avec inflammation de la conjonctive, à l’origine d’écoulements qui agglutinent les poils (épiphora, chassie) ; le bovin « pleure », les paupières souvent mi-closes,
  • lésions des trayons, enflés et douloureux, dont la peau est congestionnée ou avec un piqueté hémorragique (pétéchies), ou avec des ulcères / croûtes, pouvant s’étendre à la peau adjacente, à l’origine de difficultés de traite dans les races laitières, ou de têtée dans les races allaitantes, mais dans ce dernier cas souvent non détectées par l’éleveur,
  • lésions des membres, caractérisées par un œdème déclive (boulets enflés), une congestion de la couronne et de l’espace interdigital ; le signe d’appel est une boiterie, avec des troubles de la démarche, à petits pas, avec une allure bossue, comme « sur des épingles »,
  • des troubles de la reproduction, pouvant se traduire, à l’échelle du troupeau, par des avortements possibles à différents stades de gestation, sans particularités cliniques, et, par une dégradation des indices de fécondité, avec notamment une diminution du taux de gestation à 90 j, une augmentation de l’intervalle vêlage-vêlage, du taux de vaches vides, du taux de mortinatalité,
  • des anomalies anatomiques en particulier du système nerveux (hydranencéphalie…), détectables dès la naissance (congénitales) ou de manière différée (quelques semaines, mois), et caractérisées entre autres, par des troubles du comportement, de l’état de vigilance ( veau « idiot », « mou », avec difficultés de têtée…).

 

 

Signe type de la maladie

Pas de description

Photos

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Formules de diagnostic

Pas de description

Diagnostic différentiel

-Fièvre aphteuse MC

-Maladie des Muqueuses-forme aigue DG44.5

– Coryza gangreneux

-IBR

-Stomatite papuleuse  DG10

-Thélite ulcérative herpétique MA47

– Pseudo cowpox

– Photosensibilisation

– Maladie de Schmallenberg

– Avortements

– Malformations anatomiques congénitales

 

Confirmer une suspicion?

Pendant la phase aiguë de la maladie, prélever du sang sur anticoagulant (Tube-EDTA-Bouchon violet) permet de confirmer la présence du virus par un test PCR.

Après l’infection aiguë, un prélèvement de sang sur tube sec permet de réaliser un test sérologique pour trouver des traces de passage viral ou d’une vaccination !. Il n’existe pas de test sérologique fiable pour différencier les anticorps produits après infection virale et les anticorps post vaccinaux.

Pronostic et traitement

Le pronostic vital n’est souvent pas engagé chez les bovins, et pour la plupart des souches. Le pronostic économique est réservé, notamment en raison des troubles de la reproduction, pour certains sérotypes, ou pour des territoires jusque-là indemnes.

Pas de traitement spécifique, traitement seulement  symptomatique, basé sur des anti-inflammatoires et la prévention de possibles complications bactériennes (antiseptiques – antibiotiques topiques), en particulier lors d’atteinte des trayons (complications de mammite).

Prévention

Le contrôle et la prévention de la FCO, sont pilotés par l’Etat – Ministère de l’Agriculture – Direction Générale de l’Alimentation (DGAl).

La FCO est une maladie à déclaration obligatoire auprès de l’organisation mondiale de la Santé Animale (OIE).

Au sein de l’UE, la Loi de Santé Animale (LSA), entrée en vigueur le 21 avril 2021, classe la FCO dans les catégories

  • C (maladies soumises à contrôle volontaire des Etats Membres de l’UE – Eradication volontaire mais facultative),
  • D (contrôles et restrictions des échanges entre Etats Membres – certifications),
  • E (surveillance et déclaration).

Les mesures précises de prévention ou d’action évoluent au cours du temps, en fonction des buts (éradication, maîtrise) affichés (Union Européenne et France, ou pays tiers…), et du contexte épidémiologique (sérotype-s) et technico-économique (export, élevage de production, unités de sélection, …).

En pratique, les mesures de prévention se déclinent selon 3 principaux axes,

  • la vaccination,
  • la surveillance et le dépistage de l’infection virale,
  • le contrôle purement sanitaire des mouvements d’animaux déclinés selon différents périmètres (surveillance, interdiction), établis aux différentes échelles territoriales.

Pour une actualisation des données, consulter en particulier  

le site de la plate-forme d’épidémio surveillance animale (ESA) : https://www.plateforme-esa.fr/page/thematique-fievre-catarrhale-ovine

Références

 

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