DG27 – Réticulo-péritonite traumatique
Synonymes
Corps étranger
Nom de la maladie en anglais
Traumatic reticuloperitonitis, hardware disease
La maladie en bref
Les bovins ne trient pas leur alimentation, avalent beaucoup d’objets sans trier qu’ils ne mâchent pas initialement : fil de fer, restes d’armatures de pneus dégradés sur l’ensilage ou en pâture après des feux de broussailles, vis ou clous vont pénétrer la paroi du réseau . Ils déclenchent une péritonite et les signes de douleur qui l’accompagnent. Ces troubles touchent les bovins qui vont au pâturage, mais aussi les bovins restant en atelier fermé (nourris à l’ensilage ou dans un bâtiment après des travaux récents). Chez les vaches laitières de réforme, on parle d’un taux de morbidité des lésions de 70% en fin de carrière, avec beaucoup moins de signes cliniques décelés : Si on estime un taux de guérison à 75%, il reste 25 des bovins gardant des séquelles ou mourant.
Clinique & diagnostic
Plusieurs tableaux cliniques existent :
– Une forme de péritonite aiguë localisée : la plus fréquente, qui évolue au cours d’une journée ou un peu plus. Le rumen présente des contractions diminuées en fréquence et/ou en intensité voire arrêtées; le bovin est raide, répugne à bouger, manifeste de la douleur au pincement du garrot ; ces signes coexistent avec une fièvre modérée. Les coudes peuvent être écartés. Dans cette forme localisée, la bouse est normale pour l’alimentation reçue (consistance, couleur , odeur, fibrosité) ou contient des fibres longues (plus de 5mm) ou est moulée en boudin à la forme du rectum.
– Une forme de péritonite chronique localisée : elle peut suivre la précédente ; les symptômes persistent, mais atténués ou inconstants, avec ou sans fièvre. Les bouses deviennent peu abondantes et sèches, l’appétit est diminué.
– Une forme de péritonite aiguë diffuse
– Des coliques peuvent accompagner ces tableaux, et le malade peut se plaindre à chaque expiration, mais ce n’est pas le cas général.
Des complications peuvent survenir, comme une péricardite traumatique, une pleurésie… En particulier, la vache peut présenter une tamponnade cardiaque: le corps étranger provoque une hémorragie des vaisseaux coronaires et une mort brutale.
Signe type de la maladie
Pas de description
Photos
Voir plus bas
Formules de diagnostic
Pas de description
Diagnostic différentiel
– indigestion du rumen par surcharge DG25.2
– Obstruction intestinale-iléus avec péritonite localisée DG33.2
– Dilatation de la caillette à droite avec volvulus (ou flexion) DG24.4
– Indigestion chronique du réticulo-rumen DG25
– Péritonite subaiguë DIG27.1
– Abcès de la rate (et autour) N65
– Abcès du foie N66
– Corps étranger dans le diaphragme-poumon N59
– Péricardite traumatique, pleurésie due à un corps étranger… (CODES?)
Confirmer une suspicion?
Le tableau clinique peut être suffisamment évocateur. Les détecteurs de métaux sont efficaces pour montrer la présence d’un corps étranger métallique, mais ce n’est pas spécifique et beaucoup de vaches non malades réagissent positivement au test (présence d’un aimant, d’un corps étranger métallique non vulnérant). Par échographie en arrière de l’appendice xiphoïde, on peut mettre en évidence un épaississement de la paroi du réseau, un abcès para-réticulaire et / ou une diminution des contractions du réseau.
Pronostic et traitement
Mis à part les formes de péritonite aiguë diffuse, le traitement est possible avec un taux de succès voisinant les 75%; il peut combiner :
– Un traitement médical par des antibiotiques à large spectre (visant surtout les Gram+ anaérobies) et bonne diffusion, type Pénicilline-Streptomycine ; on y associe la pose d’un aimant (de préférence en cage).
– Une ruménotomie qui confirme le diagnostic et permet d’enlever le corps étranger. Elle peut être mise en oeuvre si le traitement médical ne donne pas de bons résultats en 72h.
Prévention
– L’éleveur averti essaie d’éviter la présence de fils de fer, et de tout autre objet métallique dans ses pâturages, mais aussi sur les parcelles de fourrages récoltés. Les feux de broussailles allumés avec des pneus laissent des cendres contenant des armatures dangereuses ; les travaux de charpente, de couverture font de même.
– Un électro-aimant sur les ensileuses / dessileuses permet de récolter les objets métalliques.
– L’administration orale systématique d’aimants, en préférant ceux entourés d’une cage plastique.
Références
Veterinary Medicine-Pocket companion -9th Edition BLOOD D.C.-page 101